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« A Gaza, la crise de la gestion des déchets solides est une crise sanitaire qui aura des effets nocifs durables sur la population »

Avant la guerre à Gaza, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) soutenait le système de traitement des déchets dans l’enclave palestinienne, en partenariat avec les services municipaux et le secteur privé. Chitose Noguchi, représentante spéciale adjointe du programme d’assistance au peuple palestinien du PNUD, installée à Jérusalem, était en mission à Gaza la première semaine d’août. Elle déplore la gravité de la crise des déchets et l’impact de l’insalubrité sur la santé des Palestiniens (maladies respiratoires, diarrhée, hépatite A…). Un premier cas de poliomyélite, d’un bébé gazaoui de 10 mois, a été confirmé, vendredi 16 août, selon des résultats d’examens effectués en Jordanie communiqués par le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne. Selon l’ONU, la bande de Gaza n’avait pas connu cette maladie depuis vingt-cinq ans.
Je voulais m’assurer que nous répondons, en tant que PNUD, aux besoins les plus pressants, et avoir une bonne compréhension de la réalité afin d’établir notre stratégie pour la suite. Le système de traitement des déchets solides s’est effondré : les déchets s’empilent, et Gaza fait face à une crise sanitaire. La situation est désastreuse. Je me suis rendue à Khan Younès, dans le Sud, et à Deir Al-Balah, dans le centre – l’accès au Nord nécessite une autorisation différente [des autorités israéliennes]. Maintes fois déplacée, l’équipe du PNUD se trouve actuellement à Deir Al-Balah. Nos opérations se concentrent dans le Sud. Nous n’avons pas accès au Nord. A Gaza, nous avons toujours participé à la réponse d’urgence lors des guerres.
Les énormes tas de déchets qui s’empilent à proximité de là où se trouve la population [la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés par la guerre]. Près de cent quarante décharges ont surgi depuis le début de la guerre. Il y a l’odeur, les rats, l’état de décomposition de poubelles entassées depuis des mois, près de tentes. A Deir Al-Balah, j’ai vu des déchets médicaux – seringues, gants… – mêlés aux ordures ménagères. Les habitants sont privés d’hygiène, ils n’ont pas même d’eau pour se laver, et vivent dans des lieux très denses.
L’hépatite A [due à l’eau contaminée] est présente ; de nombreux enfants souffrent de maladies cutanées et, parce qu’ils vivent les uns à côté des autres, la transmission est rapide ; la polio a fait son apparition. Une campagne de vaccination doit débuter [d’ici à la fin août, afin de vacciner au moins 600 000 enfants, selon l’Unicef. L’ONU réclame des pauses humanitaires pour ces opérations]. S’ils ne reçoivent pas les deux gouttes de vaccin, des enfants vont être paralysés. La crise de la gestion des déchets solides à Gaza est une crise sanitaire qui aura des effets nocifs durables sur la population.
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